Depuis la nuit des temps, l’Homme leva les yeux vers le ciel et ses étoiles ! Elles lui servirent de guides, de repères, annonciatrices des saisons, faiseuses de légendes, inspiratrices de pyramide tout autour du Monde, calendriers, horloges et bien plus encore. Alors que rien ne troublait la nuit, qu’aucune pollution ne masquait les milliers de petites lumières accrochées au ciel, les peuples, les civilisations, les tribus, imaginèrent des légendes soufflées par la nuit : un premier livre d’images pour peupler les songes et éclairer les âmes.
« Elle s’appelait Grande Étoile et ses frères, Ciel et Soleil. Ces trois jeunes gens habitaient dans la plus belle des maisons. Elle était cachée dans les arbres, au bord d’une grande rivière et bâtie si légèrement parmi les branches et les fleurs qu’elle aurait pu être invisible. C’était une maison parfaite. C’était une maison bénie. C’était l’œuvre de Grande Étoile. Quand, par bonheur, on y était invité, c’était comme entrer dans un cœur. Et c’était plus grand que le monde. Tout y chantait. Tout y riait. Grande Étoile était la joie même. […] » Conte anonyme
Parmi ces étoiles, certaines, plus grosses, plus proches, d’une lumière différente, étaient les planètes de notre système solaire et furent depuis l’antiquité des repères. On les baptisa du nom des Dieux et divinités variant selon les cultures. Pour nous elles seront nommées par les anciens Grecs du nom qu’elles portent encore aujourd’hui : planètes du grec planos c.-à-d. errantes. À l’époque ils en comptaient cinq : Mercure, Vénus, Mars, Jupiter, Saturne, donnant aussi quelquefois le nom de planète au Soleil et à la Lune et à sa supposée sœur dans l’ombre, la Lune Noire (Lilith). La Terre, elle, était le centre commun d’où l’on observait tous ces mouvements célestes et c’est de ce centre que tout le système de lecture astrologique fonctionnera (levé du soleil, couché, horizon, milieu du ciel, d’est en ouest dans le sens inverse des aiguilles d’une montre…)
« – Tu viens donc d’une autre planète ?
Mais il ne me répondit pas. Il hochait la tête doucement tout en regardant mon avion :
– C’est vrai que, là-dessus, tu ne peux pas venir de bien loin…
Et il s’enfonça dans une rêverie qui dura longtemps. Puis, sortant mon mouton de sa poche, il se plongea dans la contemplation de son trésor.
Vous imaginez combien j’avais pu être intrigué par cette demi-confidence sur « les autres planètes ». Je m’efforçai donc d’en savoir plus long […] » Saint-Exupéry, Le Petit Prince